Portrait d’avocat : Bernardine Tyl-Gaillard

Écrit le
31 mars 2023

1. Qu’est-ce qui vous a attiré dans le domaine juridique ? Comment avez-vous commencé votre carrière dans ce domaine ?

Bien qu’ayant des juristes dans ma famille (mais plusieurs générations au-dessus), je n’ai jamais baigné directement dans ce monde et ai été très peu sensibilisée ou influencée. Lorsque j’étais adolescente, vers l’âge de 13 ans, mon père m’a conseillé de lire Gilbert Cesbron, auteur un peu oublié aujourd’hui, et j’ai été très marquée, même si le contexte était décalé par rapport à notre époque, par un de ses romans qui m’a sensibilisée au monde de la justice. Peu à peu, cela a cheminé et alors que je me voyais chirurgien, j’ai totalement changé d’avis sur mon futur métier.

Par la suite, les stages que j’ai pu effectuer, m’ont définitivement convaincue sur le choix du métier d’Avocat. Après une maîtrise (Master I) et un DEA (Master II), j’ai intégré le CRFPA de Versailles (aujourd’hui HEDAC). J’ai commencé ma carrière dans un cabinet spécialisé en procédures collectives et j’étais plus particulièrement en charge du contentieux prud’homal lié aux procédures collectives. C’est ce qui m’a amenée à pratiquer le droit social.

 

2. Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre quotidien ?

Dans mon quotidien professionnel, ce qui me motive, c’est d’aller au bout de mes dossiers, de les préparer, de les plaider, la montée d’adrénaline au moment de la lecture du dispositif, l’exécution, le retour des clients. Mais aussi la diversité de ce métier. Chaque dossier est unique.

Mon quotidien professionnel est couplé avec mon quotidien personnel et ma « seconde journée » à m’occuper de mes enfants, quotidien qui occupe une part non négligeable de ma journée.

À côté de cela, j’essaye de garder du temps pour des activités bénévoles.

 

3. Le 8 mars dernier, c’était la journée internationale des droits des femmes. Avez-vous un modèle féminin ?

Je n’ai pas spécialement de modèle féminin. J’admire un certain nombre de personnes qu’ils s’agissent d’hommes ou de femmes, connus ou peu connus, mais surtout qui permettent
de croire qu’un jour on n’aura plus besoin de la Journée des femmes.

J’admire des femmes qui pour moi incarnent le courage, la ténacité, la volonté, qui sont des valeurs qui me sont chères, je pense à une femme comme Simone Veil dont j’ai pu me replonger récemment dans la vie, j’admire sa très grande détermination à mener ses combats, sa volonté acharnée, qui lui ont permis de mener la vie qu’elle a vécue et le destin extraordinaire qui a été le sien. Mais je peux tout aussi bien me référer à ma grand-mère, qui ne s’est jamais posé de question pour savoir si à son époque, sa condition de femme devait lui poser un problème ou non dans sa vie en général.

 

4. En tant que femme avocate, quels défis avez-vous dû surmonter dans votre carrière, et comment avez-vous réussi à les surmonter ?

Je ne pense pas avoir eu à relever des défis spécifiques tenant au fait que je sois une femme et avocat.

La profession connait une féminisation importante depuis de nombreuses années maintenant. Etre femme avocate se conçoit donc parfaitement selon moi. Le métier et sa féminisation permet l’installation d’une parité à la tête des cabinets.

En revanche le fait d’être une femme dans ce métier ou dans un autre suppose de relever un certain nombre de défis pour s’imposer et réussir à concilier vie professionnelle et vie privée.

Étant mère de 4 enfants, je me suis toujours efforcée d’allier les deux, ce qui n’est bien évidemment pas toujours facile et demande une organisation bien rodée, cela suppose de faire des compromis et des sacrifices sur un certain nombre de choses. Il faut savoir prioriser et trouver le bon équilibre. Cela demande beaucoup de travail mais en aucun cas je n’ai eu envie de sacrifier l’un ou l’autre des aspects de ma vie.

 

5. Le droit social étant une matière en constante évolution, comment vous tenez-vous informé des changements de lois et réglementations ?

La veille juridique permet de se tenir informé de l’actualité juridique en général et sociale en particulier, en ce qui me concerne.

Cela permet de se tenir informé des changements législatifs, réglementaires, mais aussi jurisprudentiels.

 

6. Quel est le conseil que vous donneriez à votre moi plus jeune ?

Se faire confiance, croire en ses possibilités, ne pas douter et saisir les chances qui se présentent.

 

7. Si vous ne pouviez plus exercer votre profession, que feriez-vous ?

Je pense que je pourrai faire plein de choses. Mais surtout une activité créative, même si le droit peut être créatif, mais dans un sens différent, une activité qui me permette de donner libre cours à mon imagination, créer. Je pourrais démarrer des études d’architecte par exemple. Mais également et surtout, consacrer plus de temps à des activités bénévoles, auxquelles j’accorde aujourd’hui le temps que je peux mais il y a tellement d’occasions d’offrir ses services, ses compétences, ce qui est très enrichissant et donne sens à sa vie.

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