Portrait d’avocat : Laurent Courtecuisse
28 septembre 2023
- Pouvez-vous nous décrire l’évolution du paysage des fusions et acquisitions au fil des années en raison de la montée en puissance des startups, et en quoi cela a-t-il influencé votre approche de travail ?
Le paysage du M&A au sens général du terme a été modifié par l’arrivée des startups, tout d’abord sur le plan du private equity. Les sommes levées sur le marché privé par les startups (n’étant pas cotées, elles ne peuvent bénéficier du financement sur les marchés boursiers) sont devenues de plus en plus considérables, ce qui allait de pair avec le développement des fonds d’investissement richement dotés et avides de belles opportunités de gain. Ces financements permettaient le développement de technologies disruptives très consommatrices de cash le temps d’être finalisées et rentabilisées. Ce qui amène un effet induit pour les conseils des startups. Il faut être capable de comprendre lesdites technologies pour en analyser les risques et ressorts juridiques induits. Quand un jeune développeur vous explique avec son langage son application qui va changer la vie de tous, il faut quelques fois être bien attentif pour percevoir les besoins et assurer un conseil avisé. Ensuite, dans le cadre des cessions desdites startups, les valorisations, souvent « hors-sol », font vite tourner les têtes et donnent des envies à tous les startuppers. Il convient alors pour les banques d’affaires d’éclairer sur les niveaux de valorisation réaliste.
- Les opérations de fusion et d’acquisition sont-elles toujours influencées par les conséquences durables de la pandémie de COVID-19, et si c’est le cas, de quelle manière les entreprises ajustent-elles leur approche pour faire face à ces évolutions ?
Les opérations ont été plus ou moins impactées selon les activités des sociétés. Celle-là pour qui l’année Covid a été une année blanche, il a fallu attendre les premiers signes de reprises du secteur concerné pour voir les opérations reprendre, sauf opération de concentration. Pour les autres, les opérations n’ont pas cessé ! La difficulté, plus actuelle, est avec les financements bancaires cher et complexe à obtenir.
- Quels sont vos passe-temps ou centres d’intérêt personnels en dehors de votre activité professionnelle qui vous permettent de vous détendre et de vous ressourcer ?
Étant épicurien, les amis, la nourriture et ce qui l’accompagne. Pour faire oublier les excès, du tennis !
- Quelle facette de votre rôle d’avocat associé, trouvez-vous la plus gratifiante ?
Le remerciement indirect des collaborateurs quand ils disent être heureux de venir travailler, car les dossiers sont intéressants (c’est que j’ai fait mon travail pour le développement) et que les conditions de travail sont agréables (c’est que les associés ont mis en place les moyens de les satisfaire).
- Si vous pouviez travailler n’importe où dans le monde, où iriez-vous et comment cela affecterait-il votre travail ?
Je travaillerais des États-Unis où j’ouvrirais un bureau secondaire pour garder les activités en France. De préférence à New-York, pour garder la possibilité de revenir rapidement en France. À part la contrainte du décalage horaire, que j’ai déjà ici avec les clients américains, cela ne changera rien !
- Selon vous, quel est le trait singulier de NMCG Avocats ?
Je vais devoir de ne pas être humble, mais je pense sincèrement que c’est vrai. NMCG a acquis une réputation d’excellence au fil des ans, car aucun dossier, aucun client n’est traité sans que le maximum soit fait pour qu’il gagne en contentieux ou qu’il ait le meilleur conseil dans les autres matières. À nous de perpétuer cela tout en continuant de se développer, car c’est aussi cela que les clients attendent de nous.
- Quelles sont les principales similitudes et différences entre votre pratique du droit et votre intérêt pour l’art ? Comment ces deux aspects de votre vie interagissent-ils ?
L’art est une notion qui peut relier toutes les pratiques, toutes les activités. Nous disons bien pratiquer son art lorsque nous exerçons notre métier ! Après, chacun peut interpréter une œuvre, peindre, sculpter la même chanson, le même sujet de tableau, le même objet de manière différente tout en étant parfaitement compréhensible. Néanmoins, certaines œuvres ont plus de succès que d’autres. C’est similaire dans notre métier. Un dossier peut être envisagé de façon différente, avec une stratégie ambitieuse ou non, avec plus ou moins de talent ! Ce sont les clients qui décident, ou le juge, de la réussite de l’œuvre.
- De nos jours, la vidéo est devenue un outil de communication incontournable. Comment percevez-vous la pratique de faire des vidéos en tant qu’avocat ?
Sans être novateur, car il existe dans biens des domaines dans lesquels les vidéos sont courantes et bien installées, la vidéo d’avocat se doit d’apporter une information supplémentaire, un plus juridique sans être rébarbative et lénifiante. Je crois beaucoup aux vidéos qui racontent quelque chose, qui apportent un retour sur expérience, élément essentiel de notre métier. C’est d’ailleurs un format que nous utilisons déjà au Cabinet, nous permettant d’avoir une approche plus pédagogique avec nos clients, mais aussi un moyen de mettre en avant nos différent/es collaborateurs/rices.